Construire aujourd'hui un château comme au XVIIIe siècle relève d'une forme de folie. C'est pourtant ce rêve hors norme qu'a rendu tangible Maxime d'Angeac, dessinant extérieur et intérieur, éléments ornementaux et mobilier de cette demeure spectaculaire. Une performance architecturale et décorative, entre faste et sobriété.
UN HOMMAGE AU GRAND CLASSICISME
D’emblée, ce qui frappe ici, c’est combien le travail de l’architecte s’est effacé pour laisser vibrer l’âme de cette bâtisse qui semble toujours avoir été là, et qui s’inscrit dans la lignée des grandes demeures du XVIIIe siècle.
Les plus grands savoir-faire ont été utilisés pour réaliser cette construction de quatre mille mètres carrés dont la réalisation a duré plus de deux ans et demi. Composée de quatre façades et de deux ailes, une nouvelle bâtisse a donc pris place sur ce lieu autrefois occupé par une demeure ancienne, et affiche une architecture remarquable rendant hommage aux règles du grand classicisme à la française.
A l’intérieur, les impressionnantes hauteurs sous plafond font écho aux volumes généreux des pièces, au travail de la lumière, à la poésie des sols et des murs en marbre, à l’escalier départageant les six niveaux allant du sous-sol à la terrasse. La décoration est également hors norme. Eléments de décor et mobilier ont été réalisés par les meilleurs métiers d’art en terme de marbrerie, d’ébénisterie, de serrurerie, de staff, de laque… et traduisent ce que serait aujourd’hui le XVIIIe siècle en terme d’art décoratif. La moindre rampe, fontaine, console, table, corniche… a été dessinée sur mesure et évoque un monde préservé où l’esthétique est une forme d’éthique.
L’élément marquant de cette imposante réalisation réside dans sa tonalité minérale. Mille mètres cubes de pierres de taille provenant de l’atelier Hérès ont été taillés et posés comme au XVIIIe siècle et composent les corniches, les chapiteaux et les colonnes de la façade. Pari d’autant plus épineux que la demeure est construite sur un site sismique.
"Le futur Orient Express est d’abord un défi technique. Un objet en mouvement, complexe, sacré par la beauté du rythme, traversé par des révolutions technologiques, par l’histoire des inventions et du design. De ces principes s’est construit un projet inédit, résolument contemporain, inspiré par la notion du Modulor établie par Le Corbusier, par le strict respect des proportions aux sources de la conception, et la recherche permanente du confort à bord."
Et le rêve se poursuit dans le parc de cent hectares entourant le château où de nombreux détournements ont été effectués.
Potager, pool-house, dépendances, « folies », pavillon contemporain… composent ainsi ce domaine hors du temps dont la construction s’est étalée sur plusieurs années, comme l’œuvre d’une vie.