Près de cent cinquante ans après son inauguration, ce train emblématique revient avec un design inspiré des années 1920, repensé par l’architecte d’intérieur Maxime d’Angeac. « Pour ce train mythique dont le nom ne soulève que rêves et fantasme, il ne s’agissait pas de faire un copié collé de l’Orient-Express original, mais plutôt de recréer l’ambiance d’un train exceptionnel qui véhiculerait le même esprit, version XXie siècle », explique l’architecte. Embarquez dans l’histoire en explorant le riche passé de ce train légendaire…Pourquoi ne pas même planifier un voyage à son bord ?
D’où vient la renommée de ce train mythique ?
Tout commence par un chagrin d’amour. En 1867, Georges Nagelmackers, jeune ingénieur belge, s’exile aux État-Unis pour fuir une déception amoureuse. Là-bas, il découvre les premiers wagons-lits du monde. Inspiré par son séjour, il rentre en Europe et fonde en 1872 la Compagnie Internationale des Wagons-Lits. Son ambition ? Intégrer des lits dans les trains pour offrir à sa clientèle fortunée le confort d’un hôtel.
En octobre 1883, le premier voyage de l’Orient-Express – ainsi baptisé par les journalistes – est inauguré. Il quitte la gare de Paris-Est pour rejoindre Constantinople. Pour la première fois, le célébrissime train va permettre à ses voyageurs de traverser l’Europe sans correspondance. En un voyage, la géographie est bouleversée ; la notion de voyage est redéfinie.
L’audacieux Georges Nagelmackers ne s’arrête pas là. En 1894, il lance la Compagnie Internationale des Grands Hôtels, ouvrant de somptueux palaces le long du trajet de l’Orient-Express pour prolonger l’expérience de luxe Dans les années 1920, les décorateurs René Prou et René Lalique apportent une touche Art déco aux voitures-salons. Agatha Christie publie ensuite « Le Crime de l’Orient-Express » (1934), un roman policier qui alimente l’imaginaire des voyageurs. Cependant, ces innovations ne suffisent pas. L’essor de l’aviation et l’arrivée des trains à grande vitesse marquent le déclin de l’Orient-Express, trop lent pour suivre la cadence de la révolution qui est en marche. Le 20 mai 1977, le train effectue tristement son dernier voyage entre Paris et Istanbul. Les wagons mythiques sont mis aux enchères, convertis en objets de musée ou en trains rénovés. Une époque prend fin.