Dans le cadre de la Biennale de Venise, le groupe Belmond a révélé l’Observatoire, un wagon-lit du Venice Simplon-Orient Express dont les intérieurs ont été conçus par JR. Cette voiture privée, qui rejoindra la rame en 2025, est la toute première à être conçue par un artiste. À bord, chambre avec lit double, salle de bains privée, lit de repos inclinable, salon, bibliothèque et même espace pour prendre le thé autour d’une cheminée. Le grand luxe. Car si la beauté des paysages participe de l’attrait retrouvé pour ce moyen de transport, le renouveau des trains de luxe passe aussi, sinon par l’art, du moins par l’art de vivre. La bataille du luxe ne cessant de gagner de nouveaux territoires, après les podiums de la mode, elle emprunte désormais les voies ferrées, où se jouent un duel entre LVMH, numéro un mondial du secteur, et Accor, premier groupe hôtelier européen.
Les enjeux ? La domination d’un marché émergent, mais ô combien prometteur, celui des croisières ferroviaires. Et tout comme dans les domaines de l’hôtellerie et de la restauration, les décorateurs s’avèrent indispensables à la création d’une aura glamour. De nombreux projets sont sur les rails. Tristan Auer signe, ce printemps, les nouvelles suites d’un train parcourant l’Écosse, le duo milanais DimoreStudio investit les wagons de l’Orient Express, alors que Maxime d’Angeac se voit nommé directeur artistique du renouveau de celui-ci, référence ultime dans le domaine. Comme le Concorde ou le paquebot France, ce train évoque dans l’inconscient collectif le meilleur du savoir-faire à la française.