L’Orient Express, vous vous y perdez ? Il faut dire que l’histoire de ce train mythique, né en 1883, est du genre complexe. Après avoir relié Paris à Vienne, puis Venise et Istanbul, le train de luxe le plus connu au monde s’est faufilé un peu partout, de Budapest à Bucarest en passant par Belgrade, Amsterdam, Cologne, Sofia… Un maillage parcourant toute l’Europe centrale, destination le sud, à une époque où il était même possible de rejoindre Baghdad, Jérusalem et Téhéran en train grâce à la compagnie soeur, le Taurus Express…
Star d’un roman d’Agatha Christie et d’un film de Kenneth Brannagh, immortalisé par une exposition récente de photographies d’archives tenue à Arles, l’Orient Express n’a pourtant pas toujours été synonyme de voitures de luxe imaginées par la Compagnie des Wagons Lits, comme les fameuses « Lx » (pour luxe) lancées en 1929 et décorées par René Prou. Malgré des tentatives de modernisation dans les années 1950 – comme la cabine tout inox de type « P », la difficulté à circuler dans une Europe coupée en deux par le rideau de fer, les chicaneries administratives pour passer d’un pays à un autre (et changer d’écartement des voies), la lenteur du train alors que se développe l’aviation grand public auront raison de l’Orient Express, dont l’histoire se termine Gare de Lyon, en 1977, après une tentative ratée de relance des lignes Paris-Istanbul et Paris-Athènes.
Fini, l’Orient Express ? Que nenni. Alors qu’on l’attend sous son nom d’origine d’ici trois ans, le groupe Belmond a récemment relancé le Venise-Simplon Orient Express, anciennement lancé par un entrepreneur américain : une sorte de voyage hallucinant dans le temps et le luxe dont les cuisines ont carrément été confiées à Jean Imbert. La marque Orient Express, sans doute l’une des plus connues dans le monde du voyage, est elle exploitée par le groupe Accor, qui a confié, après des années de recherches pour retrouver jusqu’aux confins de la Biélorussie des anciennes voitures, ce chantier pas comme les autres à l’architecte Maxime d’Angeac.