Maxime d’Angeac, l’art du temps long
Directeur artistique de l’Orient Express, cet architecte iconoclaste aménage actuellement le train mythique et le bateau de croisière de la marque, qui sera lancé au printemps prochain. Son travail est exposé au Musée des arts décoratifs.
« Je ne suis pas lent, mais je ne suis pas pressé. je préfère travailler dans le temps long, à l’ancienne, en dessinant et redessinant tous mes projets à la main. » Maxime d’Angeac est à ranger dans la catégorie des puristes de l’architecture. Des perfectionnistes, limite obsessionnels, des iconoclastes, « antisystème« . Il refuse de tomber dans les modes et a ses convictions. Pas de plan numérique en 3D mais des croquis à l’encre de Chine, avec une pointe fine de 0,13 mm. Des projets traités dans leur globalité, de la décoration intérieure au dessin des tapis ou des poignées de porte. Un style intemporel convoquant systématiquement le travail des meilleurs artisans d’art – « bien avant que tout le monde ne le fasse« , précises-t-il. C’est sa manière à lui de tracer sa route, de l’aménagement du bloc opératoire de l’Hôpital américain à ses débuts, à la direction artistique de la marque Orient Express, depuis 2024.
Maxime d’Angeac parle peu et sourit peu. De prime abord, on pourrait croire à un excès d’amour-propre. Mais il faut briser la glace pour comprendre que c’est sa manière à lui de se protéger. Que se cache derrière cette apparente froideur un grand timide, un infatigable besogneux – qui ne dort que cinq heures par nuit -, un homme à fleur de peau qui pratique quotidiennement – « pour décompresser« , dit-il – le krav-maga et le MMA. À tel point qu’il a installé dans ses bureaux du 8e arrondissement une salle de sport, où trône, au beau milieu de la pièce, un imposant sac de frappe.